Dernier domicile connu (1970) : Ma fiche sur le film

Dernier Domicile Connu, le film de José Giovanni avec entre autres Lino Ventura, Marlène Jobert et Michel Constantin, basé sur un roman de Joseph Harrington, est l’un des thrillers français les plus mémorables et sans doute l’un des policiers les plus influents de son époque.

Dernier Domicile Connu, classique policier des années 70 du célèbre scénariste et réalisateur José Giovanni, est peut-être l’un des thrillers français les plus charismatiques et reste sans doute l’un des policiers les plus influents de l’époque.

Dernier Domicile Connu initie de manière passionnante de nombreuses dynamiques typiques de la rue, exagérées de manière ludique dans des thrillers marquants ultérieurs comme L’Inspecteur Harry.

Il s’agit d’un précurseur gaulois des poliziotteschi, ce pilier violent de l’exploitation italienne si populaire pendant les troubles politiques turbulents du début des années 1970.

Résumé du film

L’énigmatique et brutalement efficace inspecteur Lionetti (Lino Ventura) voit soudain sa brillante carrière, bien que controversée, irréversiblement ternie par de louches machinations politiques internes, se retrouvant humilié et rétrogradé à l’arrestation de pervers sordides et harceleurs de cinéma.

La nouvelle partenaire de Lionetti, la jeune et naïve Jeanne Dumas (Marlene Jobert), constitue un contrepoint sensible et attrayant à l’approche brutale de Lionetti en matière de procédures policières. Il ne fait aucun doute qu’il serait difficile d’imaginer une union plus resplendissante de flics aimablement mal assortis ! Malheureusement, ce thème autrefois novateur est aujourd’hui repris avec zèle et avec infiniment moins d’astuce.

Lionetti et Dumas s’engagent dans une quête de plus en plus difficile et apparemment sans espoir pour retrouver un témoin clé d’un procès pour meurtre à scandale qui a échappé à la justice pendant cinq ans.

Se déroulant avant l’ère numérique, l’enquête se déroule sur le terrain, ce qui signifie des centaines d’écoles, de pharmaciens et de médecins visités. Tout cela, alors que la bande du mafioso suit de près, désireuse d’éliminer le témoin avant que la police ne le retrouve.

L’histoire est filmée dans la saison automnale mélancolique de Paris, sous la pluie, et agrémentée d’une musique appropriée. Le rebondissement de la fin m’a semblé inattendu, mais il est tout à fait logique. Une très bonne histoire, sans fioritures et crédible.

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Marlène Jobert dans Dernier Domicile Connu

Thriller policier des années 70 très convaincant

« Dernier Domicile Connu » reste l’exemple admirable du thriller policier des années 70 particulièrement convaincant, magnifiquement interprété et émotionnellement gratifiant.

Non seulement il exprime une maîtrise évidente de la forme, mais il est aussi gratifiant par ses nombreuses et délicieuses subtilités narratives, ses bizarreries amusantes et sa myriade d’idiosyncrasies. La sublime alchimie cinématographique entre le charismatique Lino Ventura et l’angélique Joubert confère un éclat supplémentaire à leurs personnages richement détaillés auxquels on s’attache profondément.

Le captivant classique du crime de José Giovanni comporte également l’une des meilleures partitions du maestro François de Roubaix, d’une brillance à couper le souffle, qui complète de manière funky un ensemble stupéfiant d’excellence cinématographique créative.

Une amère ballade amère dans Paris

Si vous n’êtes pas français et que vous rêvez de visiter Paris, cette remarquable histoire d’anti-héros peut vous aider. J’ai rarement vu un film dépeindre Paris d’une telle manière, à travers une enquête.

Mais je vous mets aussi en garde contre cette histoire imprévisible, qui vous laissera un mauvais goût en bouche, et c’est précisément pour cela que j’aime ce film, qui vous colle à votre siège du début à la fin. Cette manière sensible de décrire des personnages inattendus est inoubliable car tellement désabusée.

Mais il y a juste un petit couac dans l’histoire. Vers la fin du film, lorsque les deux flics recherchent le témoin et sa fille, ils rendent visite à un médecin censé avoir ce témoin et son enfant comme patients ; le médecin dit que l’homme et l’enfant viennent le voir toutes les CINQ SEMAINES. Et bien que la dernière visite remonte précisément à cinq semaines, la secrétaire du médecin est en mesure de décrire la façon dont la petite fille est habillée. Avec une grande précision, bien qu’elle soit venue il y a cinq semaines, elle peut être habillée d’une autre façon. Mais c’est un détail, cela n’enlève rien à la qualité de ce film très triste, parmi les meilleurs de Giovanni.

Ce fut l’un des (sinon le premier) films policiers mettant en scène des policiers copains, et surtout une femme, onze ans avant Miou-Miou dans LA FEMME FLIC.

Michel Constantin, malgré son rôle plus que secondaire, donne une performance formidable et terrifiante, regardez la scène où il frappe Lino Ventura dans les côtes, d’une manière si brutale, féroce, sadique, regardez son visage, son effroyable visage méchant. Il a rarement, voire jamais eu ce visage dans les films dans lesquels il a joué.

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Les thèmes abordés par le film

  • La superficialité
  • l’éphémère
  • l’anonimité de la vie dans une grande ville

Le coût humain d’une telle existence urbaine peut être très élevé, comme l’illustre une scène où deux détectives se rendent dans une école pour poser des questions sur un élève. Les enseignants et le personnel sont gentils et dévoués, mais ils soulignent que de nombreux enfants disparaissent à un moment ou à un autre, à la suite du déménagement de leurs parents, de la perte de leur emploi, d’un divorce, etc. Il en résulte un état de changement permanent, où personne ne parvient à bien cerner les antécédents, les problèmes et les capacités des différents élèves.

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