The Orville, bilan de la série de SF

Une série de science-fiction burlesque

« The Orville » , la série créée en hommage à Star Trek, est un peu le Benny Hill des émissions de science-fiction : personne ne la respecte mais tout le monde regarde.

Que ce soit à cause du mélange maladroit de comédie et de drame, de l’incorporation de références à la culture pop du 21e siècle ou d’un rejet total du créateur Seth MacFarlane, le simple fait de mentionner The Orville autour d’amateurs de science-fiction vous vaudra sans doute quelques clins d’œil et sourires gênés.

L’amalgame faite entre science-fiction intelligente et humour a fait trembler les critiques, et ceux qui ont commencé la série avec un esprit ouvert se sont demandés combien de temps elle pourrait tenir avec un tel balancement entre comique et sérieux. Peu à peu, on s’est rendu compte que les critiques descendaient en flèche The Orville tandis que les spectateurs l’adoraient et lui attribuaient des bonnes notes. N’est-ce pas le grand public qui a toujours raison ?

Si la saison 1 se voulait vraiment parodique, la saison 2 nous bascule dans la véritable et profonde science-fiction. De quoi réconcilier les deux bords.

Le ton général de la série

Avec les services de streaming qui envahissent l’espace télévisuel de nouvelles séries chaque semaine, les nouvelles émissions cherchent à se démarquer à tout prix pour survivre. The Orville défie cette tendance et nage à contre-courant depuis le début. Il ne s’agit pas d’une autre série sur des enquêtes de meurtres ou sur un médecin exceptionnel dont la vie personnelle est un désastre, elle ne parle pas non plus d’un énième super-héro.

The Orville peut comporter un gag sur des extraterrestres chantant la bande originale du Titanic, puis engager une discussion sur la destruction de planètes et d’espèces entières. Elle attire ainsi 2 groupes de fans qui peuvent venir en masse :

  • Des Geeks fans de science-fiction
  • et des gens aimant l’humour déjanté
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Clairement, The Orville s’adresse en premier aux fans des Simpsons ou des Griffin, à ceux qui aiment la satire et la télévision subversive. Mais elle s’adresse aussi à ceux qui aiment la science-fiction et qui vont à des festivals de SF.

Extraterrestre dans The Orville
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Résumé de la saison 1

Lorsque l’officier Ed Mercer (Seth MacFarlane) trouve sa femme au lit avec un étranger, sa vie est bouleversée. Après son divorce, il obtient finalement le commandement de son propre navire, The Orville. Mais alors qu’il commence à croire que sa vie s’améliore, il découvre que son ex-femme Kelly Grayson (Adrianne Palicki) a été affectée à The Orville comme officier en second.

Au cours de la saison 1, Mercer rassemble un équipage excentrique et ensemble, ils s’embarquent dans plusieurs aventures qui les emmènent sur des planètes lointaines avec des sociétés étranges, mettant souvent tout l’équipage en danger.

→ Pourquoi la mayonnaise a-t-elle prise ?

Ce qui plaît dans la série, c’est les déboires quotidiens des personnages qui tentent de résoudre leurs préoccupations humaines en regardant la situation dans son ensemble. Ils résolvent leurs problèmes par la compassion et le dialogue plutôt qu’en inventant la prochaine arme nucléaire.

Deuxième avantage de la série : elle parvient à garder l’équilibre entre la comédie et le sérieux, ce qu’on n’aurait jamais cru possible pour un spectacle de science-fiction de type Star Trek, et encore moins pour une création de MacFarlane.

Après des centaines d’histoires et de drames racontés par la série Star Strek dans les étoiles, qu’est-ce qui restait à raconter par The Orville ? L’idée, pour cette série, n’était pas de créer quelque chose d’entièrement nouveau (ce qui, ironiquement, est le cas), mais de prendre les éléments qui ont fait le succès de Star Trek et de les combiner avec suffisamment de comédie pour fournir un souffle d’air frais.

En fait, la comédie permet aux scénaristes d’aborder des sujets d’une manière qui n’aurait pas été possible pour Star Trek. Elle permet plus de franchise directe.

→ The Orville / Star Trek : analogie et différences

Je ne vais pas vraiment aborder les aspects scientifiques de la série, sauf pour dire que, même avec des conseillers scientifiques, Star Trek a toujours pris d’énormes libertés avec la science. Naturellement, l’exactitude scientifique va souffrir un peu dans une comédie.

Même avec son budget limité, les visuels dans The Orville sont plus qu’adéquats, à l’exception peut-être des meubles Ikea que l’on retrouve parfois. Cela prouve une fois de plus qu’il ne faut pas forcément beaucoup de ressources pour raconter de belles histoires.

Enfin, une dernière chose : la musique est magnifique. Lorsque l’on sait que Bruce Broughton a fait le thème principal et que John Debney et Joel McNeely posent leurs pattes dans les épisodes, cela n’est pas vraiment une surprise.

alien dans The orville
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Résumé de la saison 2

Dans la deuxième saison, l’équipage du navire rencontre des extraterrestres inédits et affronte de vieux adversaires, dont les Krills. Ils découvrent une nouvelle civilisation et revisitent la planète Moclus. La relation entre ED (MacFarlane) et KELLY (Adrianne Palicki) prend également un nouveau tournant, ce qui laisse présager une saison remplie d’aventures, de mystères, de romances et, comme toujours, de commentaires décalés.

→ Une saison 2 plus profonde

Même si Seth MacFarlane apprécie parfois un bon gag avec des pets, il aime vraiment Star Trek. Et il sait ce qui a fait le succès de cette franchise:

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  • des personnages aux caractères distinctifs
  • des liens entre eux
  • et le développement croissant de ces liens tout au long du voyage spatial

Dès le troisième épisode, les créateurs de The Orville proposaient des intrigues allégoriques et politiquement pertinentes. Dans « About a Girl », le lieutenant-commandant Bortus (Peter Macon) et son compagnon Klyden (Chad Coleman), demandent au médecin du navire Finn (Penny Johnson Jerald) d’opérer leur fille pour un changement de sexe. L’intervention est une pratique courante chez les Moclan, mais une fois que le Dr Finn a la confirmation qu’elle est fondée sur la croyance que les femmes sont inférieures, elle refuse le faire. Cet épisode est un bon exemple de ce que veux faire MacFarlane avec sa série… Pas une simple resucée de sa parodie à succès intitulée Les Griffin.

Dans la deuxième saison, The Orville utilise tous les personnages, même le personnage le moins important de l’émission, le Lt Yaphit, un membre en gélatine et en forme de gel. Au début de la série, son existence semblait un peu superflue si ce n’est pour donner un effet comique. Mais dans l’épisode « Identité », Yaphit ne sert pas seulement un but, il joue un rôle dramatique important.

Equipage dans the orville
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Conclusion

The Orville n’est toujours pas une série de science-fiction parfaite. Elle a adouci son côté superficiel, mais elle est encore un peu lourde avec des références trop contemporaines. Compte tenu de son créateur et de son acteur principal, il est difficile d’imaginer que cela change un jour. Mais la série a atteint un point tournant de son évolution, un stade où MacFarlane semble prêt à embrasser un côté plus adulte et à faire quelque chose de significatif. L’épisode « Identité » change la donne. Pour les gens qui ont vu le potentiel de The Orville mais qui n’ont pas aimé le début, c’est le moment idéal pour remonter à bord.

Beaucoup de spectateurs ont commencé à regarder l’émission avec la deuxième saison parce qu’ils pensaient que la série allait être un clone de Star Trek avec un humour moderne à la Griffin. Mais ils avaient tord. On pense bien évidemment plus d’ une fois à Star Trek : Voyager. Cependant, son humour le préserve de tout plagiat et je ne constate aucune histoire qui soit un pur copier/coller.

A notre avis, la série a maintenant besoin d’un scénario plus futuriste. Peut-être mettre davantage l’accent sur le développement technologique et les phénomènes d’exploration spatiale. Le spectacle a besoin d’intrigues plus complexes sur le plan technique. Les fondations sont déjà en place. Espérons que l’écriture pourra s’en inspirer.

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