J’adore les X-Men
J’ai regardé chacun des films à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années
Et même si j’en ai aimé certains plus que d’autres, je n’ai jamais détesté aucun épisode. J’ai fermé les yeux sur les petites erreurs et j’ai tout pardonné aux réalisateurs. Mais pas cette fois-ci.
Au lieu de sortir un film fort et de laisser une bonne impression après tant d’années d’attente, le producteur (et réalisateur pour l’occasion) Simon Kinberg a fait exactement le contraire. Son film est précipité, prévisible, plat et globalement peu intéressant.
Tout semble bon marché, des costumes aux décorations.
Les acteurs ne s’intéressent pas au film et ont l’air de ne vouloir qu’étaler au grand jour leurs points faibles avant d’en finir le plus vite possible.
Personne à la Fox ne semblait se soucier de ce film, alors pourquoi le ferions-nous ? C’est triste ce qui a été fait aujourd’hui à la franchise des X-Men !
Résumé de l’histoire
Après qu’une mission de sauvetage d’astronautes ait mal tourné, Jean Grey (Sophie Turner) voit ses pouvoirs renforcés par une éruption solaire, ce qui fait d’elle une menace sérieuse pour toute la vie terrestre. C’est aux X-Men de l’arrêter, certains voulant la sauver et d’autres la tuer.
Ce qui frustre à propos de Dark Phoenix, c’est de se rendre compte à quel point tout cela est ennuyeux. Cet arc de la bande dessinée est censé être emblématique pour le personnage, mais on ne le resssent pas du tout, l’écriture et la mise en scène de Kinberg sont au ras des pâquerettes du début à la fin.
Sophie Turner : le bât blesse
Ce dernier film des X-Men est malheureusement un désastre. L’origine de cette débâcle, c’est le personnage principal, Jean. Le jeu de Sophie Turner est si fade, incolore et amateur, qu’on a du mal à comprendre comment elle a pu avoir un si grand rôle. Peut-être parce qu’elle se targue sur tous les réseaux sociaux d’avoir des millions de followers sur Instagram…
Dans le film, c’est comme si tous les autres acteurs s’étaient rendus comptes qu’elle a des compétences d’actrice limitées : Sophie ne garde au final que quelques lignes de scénario, et elle a carrément été endormie / évanouie durant un long moment dans l’histoire.
Dans le film aussi, Jean Grey peut endormir les gens, lire dans les pensées, etc. Or dans la BD Jean Grey est télékinésique. Ça veut dire qu’elle déplace les choses avec son esprit. Elle a quelques facultés télépathiques, certes, mais à aucun moment elle ne peut endormir des gens. Sinon, elle aurait utilisé ces pouvoirs sur Apocalypse et Magneto dans les autres films. Le réalisateur ne peut pas lui donner de nouveaux pouvoirs au hasard parce que ça fait beau. C’est n’importe quoi.
Les autres personnages
Une équipe de mutants est envoyée dans l’espace, dont Mystique et Storm. Mystique peut changer de forme et Storm contrôle le temps. Ils n’avaient aucune raison d’être là. Storm crée un mur de glace, mais avec quelle eau ou quel oxygène ? Elle ne s’appelle pas Iceman – ce n’est pas un de ses pouvoirs !
Cyclope tire sur une navette à travers une fenêtre du vaisseau spatial. Son rayon heurte le moteur de la navette qui tourne mais qui n’explose pas. Ça ne vous choque pas ?
Jean Grey peut respirer dans l’espace, tout comme Quicksilver, sans mourir de froid. C’est ridicule, mais ce n’est qu’une des premières scènes du film !
Nightcrawler peut téléporter plusieurs personnes comme un taxi. Storm et Cyclope se font frapper par des explosions mais s’en débarrassent comme de simples grains de poussière.
Ensuite, il y a les extraterrestres qui veulent exterminer la Terre parce que… leur planète a été détruite ! S’ils ont besoin d’un endroit pour vivre, la Terre est leur meilleure option. Ils ne devraient pas vouloir la détruire !
Magneto ne peut pas voler. Il se tient debout sur une plaque de métal et déplace la plaque avec lui en se tenant sur elle. Cependant, dans ce film, il vole. Cherchez l’erreur.
Ce film a été écrit par quelqu’un qui n’a manifestement pas lu les bandes dessinées, ni vu les autres films d’ailleurs.
Le politiquement correct
Comme dans de nombreux films hollywoodiens récents, le réalisateur ressent le besoin urgent d’inclure une louche de politique dans son film. D’ordinaire, on évoque la défense d’une minorité, souvent sexuelle. Là, c’est le désir de rebaptiser les X-Men « X-Women » ! Ça a déjà fait partie de la BD, ça? Non, jamais ! Quand c’est forcé, ce genre de discours est vraiment ridicule. Il ne faut pas confondre « agenda politique » et « cinéma ».
Sans James McAvoy et Michael Fassbender, j’aurais cessé le visionnage beaucoup plus tôt. Dans l’ensemble, le visionnage de ce film fut une blague. Je m’assurerai de l’exclure la prochaine fois que je participerai à un marathon X-Men à la télé.
Les incohérences dans le scénario
- Tout d’abord Jean est censée avoir 8 ans en 1975. Alors pourquoi a-t-elle 18 ans en 2019 et pas dans les années 1980 ? Dans les années 80, que je sache, il n’y avait pas de téléphone portable ni la mode vestimentaire vue dans le film !
- Le mutant « La bête » n’a jamais été un homme bleu poilu dans la BD. Il était bleu, certes, mais sans poil !
- Cyclope porte normalement des lunettes à quartz et vit difficilement le fait de ne pas pouvoir vivre comme tout le monde. Dans le film, il mène une vie normale avec une horrible grande visière tout le temps…
- Le fauteuil roulant de Xavier est tout simplement horrible avec ses trois roues.
- Mystique et Nightcrawler ont l’air mauvais dans le film.
- Enfin, Xavier montrant les pensées intimes de Jean à Hank et Mystique est une idée tellement stupide qu’elle en devient peu crédible.
Les films précédents
Cet ajout à la franchise X-Men pâlit en comparaison des X-Men précédents. Le personnage de Jean ruine le scénario par son absence, sa platitude et son manque de crédibilité.
X-Men était une grande franchise. X1, X2, First Class et Days of Future Past étaient incroyables. Apocalypse et X3 étaient au moins divertissants. Les personnages, les intrigues, les pouvoirs et le développement étaient bien établis. Tout ça pour ça !
Pas de méchant
L’histoire est inintéressante, les acteurs se sentent démotivés, mais le pire de tout : aucune émotion ne transparaît. S’il y avait un méchant intéressant, la balance aurait peut-être fonctionné. Mais en l’absence de tout suspense, les quelques scènes d’action deviennent répétitives et lassantes.
Dès les dix premières minutes, on se rend compte que quelque chose ne va pas dans le film.
Les effets spéciaux
Tout se passe trop vite. Il n’y a aucune tentative de créer un récit ni une ligne directrice. Les personnages semblent totalement différents de ceux que nous avons appris à connaître et à aimer dans les X-Men précédents. C’est comme si les scénaristes n’avaient jamais regardé un film X-Men ni lu une BD !
Il y a beaucoup d’effets spéciaux et beaucoup de lumières vives, mais, malheureusement, aucune substance.
Simon Kinberg
Les moments censés provoquer le pathos nous laissent indifférents. Difficile, dans ces conditions, de se débarrasser de l’idée que ce film n’a été produit que pour l’argent.
Le réalisateur de cette tragédie, Simon Kinberg, est à la base un producteur et non un réalisateur. La seule chose qu’il a tourné en-dehors de ce film, c’est le premier épisode du remake de la Quatrième Dimension. Rien d’autre ! Il faut vraiment qu’il arrête de tourner des films, au risque de détruire toutes les franchises des super-héros.
Et la suite ?
Espérons que la franchise X-Men survivra à ce désastre. Il y a de fortes chances que pour ça, il faudra passer par un reboot, c’est-à-dire un redémarrage de la série à zéro avec de nouveaux acteurs et une nouvelle équipe derrière.
Si ça se fait un jour, messieurs les producteurs, s’il-vous-plaît tenez éloignée de vos plans toute personne impliquée dans Dark Phoenix.
Quelques liens pour aller plus loin
→ Hans Zimmer, compositeur de la musique du film (le lien renvoie vers une compilation)
→ Sophie Turner, le compte Instagram dont l’actrice est si fière.
→ Image du comics Les X-Men dans la BD Strange (comics)→ Atome.x.free.fr : Un site où vous pouvez lire quelques comics mettant en scène les X-Men.
