Jean Rochefort

L’acteur français Jean Rochefort s’est fait connaître dans les années 1960 et était aussi doué pour les drames d’art et d’essai que pour les comédies populaires, apparaissant dans :

  • « Le grand blond avec une chaussure noire »
  • « Un éléphant ça trompe énormément »
  • « Le Mari de la coiffeuse »
  • « Ridicule » de Patrice Leconte
  • « Tandem » du même réalisateur

Il est décédé en 2017 à l’âge de 87 ans.

Sa percée potentielle en langue anglaise, dans le rôle de Don Quichotte dans « L’homme qui tua Don Quichotte » de Terry Gilliam, a été abandonnée pendant la production. Les difficultés rencontrées pour faire décoller ce film ont été relatées dans le documentaire « Lost in La Mancha ».

Ses débuts dans des films de cap et d’épée

Pilier du cinéma français, Rochefort a fait son entrée sur le devant de la scène dans les années 1960, d’abord principalement dans des drames en costumes qui convenaient bien à l’allure aristocratique de l’acteur et à son sang-froid, comme « Cartouche » (1962), du réalisateur Philippe de Broca, sur le célèbre brigand du XVIIIe siècle joué par Jean-Paul Belmondo.

Jean Rochefort dans les années 70
Jean Rochefort dans les années 70

Après avoir joué dans une série de films d’aventure d’époque, comme la populaire série « Angélique » du réalisateur Bernard Borderie, l’acteur s’est lancé dans des rôles plus clairement comiques qui correspondaient à son image publique émergente de personne d’esprit et d’intelligence.

On peut noter une incroyable collaboration à sept reprises avec deux réalisateurs.

  • Avec Yves Robert, il a tourné des comédies cultes dans les années 1970, notamment « Le grand blond avec une chaussure noire » et « Un éléphant ça trompe énormément », nominé au Golden Globe, et sa suite populaire « Nous irons tous au paradis »
  • Le réalisateur Patrice Leconte a dirigé l’acteur polyvalent dans des comédies dramatiques telles que « Le mari de la coiffeuse », « Ridicule », « Tandem », dans les années 1990.

Biographie de Jean Rochefort

Rochefort, connu pour sa silhouette longiligne et sa moustache caractéristique, est né à Paris et a commencé à étudier le théâtre en 1949 dans la capitale française, où il a finalement été accepté au Conservatoire.

Il y a étudié aux côtés de certains des autres talents de sa génération :

  • Claude Rich
  • Bruno Cremer
  • Belmondo
  • Jean-Pierre Marielle

Tout au long de sa carrière, Rochefort a continué à travailler au théâtre, jouant plusieurs pièces par décennie, après un début de carrière à la Compagnie Grenier-Hussenot.

1987 : Son rôle dans « Tandem »

Patrice Leconte dirige avec brio un « tandem » de deux formidables acteurs.

Film sorti en 1987, « Tandem » représente un tournant dans l’œuvre de Patrice Leconte. En effet, à partir de ce film, ce brillant réalisateur abandonne la comédie pour tourner des films plus dramatiques qui lui permettront d’affirmer un style plus personnel et plus original.

Jean Rochefort dans Tandem

Ainsi, « Tandem » est le premier d’une assez longue série de films qui feront de Leconte l’un des cinéastes français les plus accomplis de tous les temps.

« Tandem » est un film passionnant et cohérent dans la manière dont Leconte réussit à mêler habilement :

  • road-movie
  • drame
  • comédie

Cette dernière s’exprime sous plusieurs formes. Par exemple, plusieurs détails du film lui donnent un petit air surréaliste :

  • Rivetot qui a une peur obsessionnelle du chien rouge
  • Mortez qui ne supporte pas la vue des conducteurs qui pique-niquent sur le bord de la route

Leconte utilise ces détails un peu absurdes pour tourner des situations comiques.

Le meilleur exemple se trouve dans la séquence suivante : la voiture de Mortez et Rivetot étant en panne, ils doivent animer leur émission de radio à la campagne. Les candidats sont ceux qui les ont réparés et ce sont des personnes qui sont en fait des pique-niqueurs !

Concernant la dramaturgie, elle est surtout présente en arrière-plan du film : La volonté de Rivetot de cacher la vérité à Mortez sur l’annulation du jeu.

Ensuite, « Tandem » est servi par deux acteurs au talent exceptionnel. Leconte les décrit avec une touche d’humour ironique.

  • D’un côté, Jean Rochefort (qui sera souvent l’un des acteurs préférés de Leconte), un homme fier et hautain qui ne vit que pour son émission de radio.
  • D’autre part, Gérard Jugnot, un homme jovial qui est impressionné par son partenaire (il est à noter que c’est le premier film dans lequel il joue sans sa moustache).

A travers leur aventure, ce n’est pas seulement une véritable histoire d’amitié que Leconte cherche à nous montrer.

En définitive, « Tandem » est une belle réussite d’un réalisateur doué et si vous souhaitez découvrir les films de Patrice Leconte, celui-ci constitue un bon début

La passion de Jean Rochefort pour l’équitation

« Cartouche », sa première collaboration avec le metteur en scène de Broca (trois autres suivront) a permis à Rochefort de se familiariser avec l’équitation, une passion de toujours qui s’est brusquement arrêtée en 2000, lorsqu’une double hernie sur le plateau de « Don Quichotte » a empêché l’acteur de monter et que la production a dû être interrompue.

Jean rochefort et un cheval dans "un éléphant ça trompe énormément"

Le fait que l’acteur n’ait pas perdu son enthousiasme pour ce sport a été démontré en 2004, lorsque Rochefort a été commentateur à la télévision pour les épreuves équestres des Jeux olympiques d’été d’Athènes.

Signalons qu’il avait déjà été animateur à la télévision dans les années 1980, pour la version française de « Bienvenue à Pooh Corner » de Disney Channel.

L’un des deux courts métrages documentaires qu’il a réalisés dans les années 1970 était le portrait d’un cavalier et, en 2011, il a coécrit un livre, avec l’historien de l’art Edward Vignot, sur diverses œuvres du Louvre représentant des chevaux.

Les Césars de Jean Rochefort

L’acteur a remporté son premier César, l’Oscar français, en 1976 pour son second rôle dans le film de costumier « Que la joie règne en maître » du réalisateur Bertrand Tavernier, avec qui il a également réalisé « L’Horloger », dans lequel il jouait aux côtés de son ami Philippe Noiret.

Rochefort remporte la statuette du meilleur acteur deux ans plus tard pour son travail dans le drame naval « Le Crabe Tambour » de Pierre Schoendoerffer.

Il est nommé quatre autres fois entre 1980 et 1997 avant de recevoir un César d’honneur en 1999 et d’animer la cérémonie des César en 2008.

Lors de la promotion du drame élégiaque en noir et blanc « L’artiste et le modèle » de Fernando Trueba, qui se déroule dans la France occupée, Rochefort annonce qu’il a décidé d’arrêter non seulement de jouer sur scène, mais aussi de faire du cinéma, car la plupart des scénarios qu’il reçoit traitent de « comment se débarrasser du grand-père ».

Il revient cependant à l’écran dans « Floride ».

Rochefort laisse derrière lui sa femme, Françoise Vidal, et cinq enfants :

  • Marie et Julien, de sa première femme, Alexandra Mocswa ;
  • Pierre, de l’actrice-guérisseuse Nicole Garcia ;
  • et Louise et Clémence, de Vidal

Ce que j’aime chez Jean Rochefort

Son regard pince-sans-rire laisse chez lui apparaître à la fois un mal-être et une humanité déconcertantes.

Amusé, amuseur, il ne pourrait l’être autant s’il ne connaissait pas la souffrance.

Il faut aimer l’autodérision et la lecture à double sens pour adorer Jean Rochefort.

Mon regret ? Qu’il n’ait pas eu plus de rôles à sa juste valeur.

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